Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique incisive d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 13 décembre 2016 et consacrée au petit monde privilégié des partisans d'Emmanuel Macron...
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Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique incisive d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 13 décembre 2016 et consacrée au petit monde privilégié des partisans d'Emmanuel Macron...
Le troisième numéro de la nouvelle série du Crapouillot (novembre 2016 - janvier 2017) est en kiosque avec un dossier consacré au showbizz et à ses turpitudes. Quand la jeune équipe du magazine non conformiste débarque sur la planète "people" et sort le lance-flamme, ça fait mal !...
Au sommaire :
L’arnaque du classement des personnalités
Angelina Jolie : le cauchemar américain
La presse people, une presse poubelle
Le sexe, maladie chronique des PEOPLE
Pourquoi les célébrités sont-elles si célèbres ?
Les stars, une race bien à part
Les stars et LES petites frappes
Les médias, une niche Fructueuse
Macron et Mourad, politique et médias, un amour fort !
Journalistes corrompus
Les journalistes de la télé à la mangeoire du show-business !
L’affaire Morandini ou la sordidité du monde médiatique
Croisade contre Bernard de la Villardière
Mafia et célébrités mimétisme et proximité
La noblesse ratée du prince Victor-Emmanuel IV
Johnny Halliday copain du milieu malgré lui ?
Alain Delon, icône aux amitiés sulfureuses
Rap et banditisme un mariage fidèle
Sport business et tradition criminelle
Zdravko Mamic : le Parrain du football croate
S’extraire de la société du divertissement
Au sommaire cette semaine :
- sur son site, Richard Millet dézingue la nouvelle cuvée des prix littéraires...
- sur son site Hashtable, H16 allume la petite comédie médiatique autour de la candidature de Macron...
Emmanuel Macron ou l’entêtement médiatique
Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux manœuvres du système pour surmonter la vague de populisme qui menace de le submerger...
Directeur de la revue Krisis et éditorialiste de la revue Éléments, Alain de Benoist vient de rééditer, chez Pierre-Guillaume de Roux, dans une nouvelle version largement augmentée, son essai intitulé Au de là des droits de l'homme.
Alain de Benoist : La dernière chance du Système : tous contre Marine !
Emmanuel Macron affirme désormais haut et fort qu’il n’est ni de « gauche » ni de « droite ». Cela doit vous faire plaisir, puisque vous ne croyez pas au clivage gauche/droite. Camperait-il sur les mêmes positions que vous ?
Je dirais plutôt sur des positions symétriquement opposées. L’effacement du clivage droite/gauche qui se dessine « en haut », au sein de la classe politique, n’est en effet que la conséquence logique de l’effacement de ce clivage déjà intervenu « en bas », c’est-à-dire au sein du peuple. « Ce dont la France fracturée a besoin, c’est de social-libéralisme », proclamaient récemment les Gracques, cet aréopage de technocrates qui conseille Emmanuel Macron. Traduction : les partis anti-système et les mouvements populistes accentuant leur emprise, le Système doit resserrer les rangs face à la jacquerie électorale.
Le seul vrai clivage actuel est en effet celui qui oppose la France périphérique à la France urbanisée, le peuple aux élites mondialisées, les gens ordinaires à la caste, les classes populaires à la grande bourgeoisie mondialiste, les perdants aux profiteurs de la mondialisation, les tenants des frontières aux partisans de l’« ouverture », les « invisibles » aux « sur-représentés », bref ceux d’en bas à ceux d’en haut. Perpétuellement déçus par ce que Jérôme Sainte-Marie appelle la « convergence des politiques publiques menées au fil des alternances, qui traduit la communion des libéralismes, économiques, politiques et culturels, sous le haut patronage européen », plus d’un tiers des électeurs se dérobent désormais au clivage gauche/droite, soit en s’abstenant (ou en votant blanc), soit en apportant leurs suffrages au Front national. Le vent du boulet passant de plus en plus près, les grands partis de gouvernement, qui s’estiment (à juste titre) également menacés, envisagent donc tout naturellement de cesser de se combattre pour sauver les meubles – d’autant que si Marine Le Pen est présente au second tour en 2017, aucun d’entre eux ne pourra gouverner seul s’il finit par l’emporter, surtout si le FN parvient à constituer un groupe parlementaire.
D’où la rhétorique actuelle en faveur d’une « grande coalition » des partis de gouvernement, c’est-à-dire d’une réunification des libéraux de droite et de gauche, présentée comme la condition nécessaire d’une véritable mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires pour « redresser la France ». Contre les contestataires et les récalcitrants des deux bords, il s’agirait de réunir dans le même « cercle de raison » (Alain Minc) droite et gauche de marché, partisans de la mondialisation et « réformateurs » de tous poils, « gauche moderne » et « droite réaliste », tous adeptes d’un « social-libéralisme » qu’on essaie aujourd’hui de nous vendre comme la solution d’avenir pour procéder aux réformes. C’est évidemment dans ce contexte qu’il faut situer les rumeurs insistantes faisant état d’un exécutif du genre « Juppé à l’Élysée, Macron à Matignon », l’un et l’autre se rattachant à un courant orléaniste dont la philosophie pourrait se résumer dans ce principe : laissons agir les plus forts et les plus riches, les pauvres et les faibles ne s’en porteront que mieux !
La conjoncture s’y prête-t-elle ?
Dans un espace électoral actuellement tripartite, les élections régionales ont déjà constitué la préfiguration de ce que pourrait être le second tour de la présidentielle : tous contre Marine ! Mais la récente élection présidentielle autrichienne est également parlante, qui a vu 86 % des ouvriers voter pour Norbert Hofer, candidat du FPÖ, et les deux grands partis gouvernementaux s’effondrer au profit du candidat populiste dont l’adversaire écologiste ne l’a emporté que d’extrême justesse grâce à des électeurs qui ne l’ont rallié que par défaut. Dans l’un et l’autre cas – et comme ce fut déjà le cas aux référendums de 1992 et 2005 –, c’est à autre chose qu’à un affrontement traditionnel de type gauche/droite que l’on a assisté. En France, un PS au bord de l’explosion et des Républicains sans projet crédible craignent, eux aussi, d’être éliminés à terme comme l’ont été les « noirs » (démocrates-chrétiens) et les « rouges » (sociaux-démocrates) en Autriche. D’où, encore une fois, l’idée de réunir ceux qui pensent à peu près la même chose sur l’Europe, les États-Unis, l’économie, la mondialisation, la libéralisation des capitaux, etc. Ce qui reviendrait à abolir le politique au profit d’une « convergence programmatique » dictée par le monde des affaires et l’expertocratie. L’administration des choses remplaçant le gouvernement des hommes, comme disait déjà Saint-Simon.
Ce rêve d’« union nationale » ou de « grande coalition », plusieurs pays européens l’ont déjà mis en œuvre. Avec quels résultats ?
Une étude parue dans L’Expansion en mars 2015 a passé au peigne fin les performances de neuf coalitions gouvernementales depuis 2007. Les résultats sont accablants. En moyenne, la richesse nationale des pays sous coalition a diminué au rythme de 0,2 % par an, tandis que celle de l’ensemble des pays de la zone euro augmentait de 0,2 %. Les pays sous coalition pratiquent, en outre, une politique d’austérité encore plus pesante que les autres pays de la zone euro, politique qui n’a provoqué nulle part un supplément de croissance ou une baisse du chômage. Que ce soit aux Pays-Bas, où une coalition libérale-travailliste est au pouvoir depuis 2012, en Italie lors de l’expérience Monti, en Finlande, en Irlande ou en Suède, pour ne rien dire de la Grèce à l’époque de l’alliance Pasok-Nouvelle Démocratie, les coalitions n’ont nullement permis de mener à bien les réformes annoncées, seule l’alliance CDU-SPD en Allemagne tirant son épingle du jeu.
Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 7 juin 2016)
Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.
Au sommaire :
2 : Le zapping d’I-Média.
6 : Le bobard de la semaine.
Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Causeur et consacré à la responsabilité de nos "élites" dirigeantes dans le déclin de l'industrie française. Journaliste spécialiste des questions économiques et internationales, Jean-Michel Quatrepoint a récemment publié Le choc des empires: États-Unis, Chine, Allemagne : qui dominera l'économie-monde ? (Gallimard, 2014) et Alstom, scandale d'Etat (Fayard, 2015).
Quand les élites bradent l’industrie française
Pour l'auteur du livre "Alstom, scandale d’Etat", nos dirigeants, politiques comme hauts fonctionnaires, ont une responsabilité majeure dans le déclin de l'industrie française. Il en veut pour preuve les cas Alstom, Vallourec ou bien encore ST Microelectronics.Eléonore de Vulpillières : Areva, Alstom, Alcatel mais aussi Vallourec ou STMicroelectronics sont en difficulté. Quels sont les points communs et les différences qui existent ?
Jean-Michel Quatrepoint : La France avait autrefois le triple A de l’excellence industrielle avec Areva, Alstom et Alcatel. Il s’est désormais mué en un triple zéro. La partie énergie d’Alstom a été vendue à General Electric. Alcatel avait déjà été fusionnée avec le groupe américain Lucent. A l’intérieur du groupe fusionné, les Américains ont pris le pouvoir et ont appliqué leurs normes, leur façon de voir, y compris au profit de services américains. Alcatel étant devenue l’ombre d’elle-même, elle a été rachetée par Nokia. Elle était pourtant l’un des leaders mondiaux des équipements de télécommunications au début des années 1990, et même numéro un avec 13,5% de la part de marché des télécoms. Aujourd’hui, la France est sortie de ce marché.
Areva était le géant de la filière nucléaire, aussi bien pour le traitement et l’enrichissement d’uranium, le traitement des déchets avec l’usine de La Hague, et toute la partie de construction des centrales nucléaires. Aujourd’hui, Areva est au bord de la faillite. On oblige EDF à reprendre en catastrophe une partie de ses activités, alors même que la santé d’EDF est médiocre.
Alstom était un des quatre grands fabricants mondiaux de turbines servant à équiper les centrales. Il a été bradé à General Electric. Ce qui est commun à tous ces dossiers, c’est la faillite du management. Une génération de nos hyper diplômés a mal géré l’évolution de l’industrie. On pourra toujours évoquer la crise ou les aléas économiques. Mais la responsabilité des dirigeants et celle de l’Etat sont écrasantes.Tous ces cas particuliers témoignent-ils de la faillite de l’industrie française ?
L’industrie française est, à de rares exceptions près, sur le déclin. Prenons l’exemple de Sanofi, qui a vendu Merial, la pépite vétérinaire du groupe à l’Allemand Boehringer. Désormais, la France, pays dont l’agriculture est un secteur stratégique, n’est plus en pointe sur le secteur des produits vétérinaires. Or, quand on veut conserver une grande agriculture, il faut préserver un laboratoire capable de développer et d’innover dans le secteur vétérinaire. Le nouveau PDG de Sanofi, Olivier Brandicourt, est arrivé avec un golden hello, une prime d’embauche, alors même que le groupe licencie 600 personnes et sabre dans sa recherche. Pour obéir à une vision financière et court-termiste des marchés il vend Merial pour en retirer 4,7 milliards d’euros et devenir le leader mondial du médicament sans ordonnance. Merial était la part la plus rentable du groupe : on vend ce qui rapporte et ce qui est stratégique pour l’agriculture de demain, et ce, dans le seul but de financer un plan de rachat d’actions. BlackRock, patron du plus gros gestionnaire d’actifs au monde a dénoncé cette vision court-termiste de la gouvernance d’entreprise. Les plans de rachat d’actions sont une aberration industrielle. C’est une destruction de valeur et de capital : le « capitalisme autophage ». Quand on a du cash, on investit.Dans votre livre, Alstom, scandale d’Etat, vous dénonciez la cession de la branche énergie d’Alstom à General Electric. Un plan de licenciements massifs est en préparation. Que pensez-vous de l’évolution du dossier ?
Sur le dossier Alstom, j’ai rarement vu des gens mentir avec autant d’effronterie. M. Immelt avait promis la création de 1 000 emplois industriels en trois ans. Le 24 septembre 2015, à Belfort, il avait même parlé de 1 500 emplois. C’était la contrepartie pour obtenir la garantie de la Coface pour des contrats en Arabie saoudite et au Brésil. Une fois la fusion entérinée le 2 novembre 2015, on a annoncé un plan de suppression de 6 500 emplois en Europe, soit 20% des effectifs d’Alstom-Energie. Nos autorités se gargarisent en estimant que nous sommes moins touchés que les autres, avec une suppression de 831 postes en France. Nos amis allemands, dont deux usines sont très touchées, apprécieront ce relativisme… On nous avait expliqué que l’alliance avec Siemens serait un bain de sang social. Or, le bain de sang social il est avec GE.
Les emplois supprimés ne concernent pas seulement les fonctions support (200 seulement) mais des emplois industriels dans la partie nucléaire et les installations de Massy et Levallois. En fait Immelt s’est engagé auprès de ses actionnaires et des marchés à atteindre un taux de retour sur investissement de 16% (ce qui est très élevé). Pour atteindre ce pourcentage, il faut faire 3 milliards de synergies. En fait 3 milliards d’économies. D’où les licenciements. D’où également le rabais de 300 millions sur le prix de vente, consenti subrepticement cet été par Patrick Kron. Quant aux promesses des emplois créés, elles n’ont engagé que ceux qui voulaient y croire. Le temps passe et les promesses s’oublient. GE ne respectera pas ses engagements de création d’emploi. Il n’y aura plus de garant français de cette promesse. Mme Gaymard vient d’être remerciée de son poste de directrice de GE France, après avoir bien servi les intérêts du groupe américain. Patrick Kron est parti avec armes et bonus. Tout comme Grégoire Poux-Guillaume, qui avait initié la négociation avec GE parti en novembre pour prendre la direction de Sulzer. On dénonce souvent le discours anti-élites qui ferait le jeu des populismes. Mais quand les élites se comportent de cette façon, difficile de ne pas les dénigrer !Comment s’articule cette double responsabilité – que vous imputez aux dirigeants des grands groupes et à l’Etat – du déclin de l’industrie française ?
M. Kron a fourgué Alstom à GE. M. Tchuruk a d’abord fourgué Alcatel à Lucent, puis ses successeurs ont laissé un Alcatel moribond être repris par Nokia. Quant à Areva, Mme Lauvergeon a fragilisé son entreprise ; les autres patrons de la filière énergétique, Alstom et EDF, n’ont pas su coopérer avec elle. Les querelles d’ego de cet establishment français ont coûté cher au pays.
Le cas de Vallourec est également significatif. Son PDG, Philippe Crouzet, énarque, n’a pas su anticiper les évolutions du marché, n’a pas pris les bonnes décisions au bon moment, a minimisé l’ampleur des bouleversements apportés par les gaz de schiste. Il se tourne alors vers l’Etat pour renflouer l’entreprise. En toute logique, avec un tel bilan, l’Etat aurait dû exiger son départ, avant de mettre la main à la poche. Il n’en a rien été. Il a été reconduit à la tête du directoire. Serait-ce parce qu’il est le mari de Sylvie Hubac (ENA promotion Voltaire) qui fut trois ans directrice du cabinet de François Hollande ?Il n y a pas que Vallourec, mais aussi ST Microelectronics qui connaît de grandes difficultés !
STMicroelectronics est une société franco-italienne créée en 1987 qui fabrique des composants électroniques. L’entreprise a reçu beaucoup d’argent public, semble-t-il mal employé. Elle est aujourd’hui en grande difficulté. Son patron, Carlo Bezotti a pris de mauvaises décisions mais les deux Etats actionnaires (à 13,5 %chacun) n’ont pas joué leur rôle de garant des intérêts collectifs, et de stratège. Sans doute parce qu’en France, les mentalités de la haute fonction publique ont évolué. Il y a toujours autant d’énarques. Ils sont toujours arrogants mais, hier, ils étaient un peu plus compétents. Et surtout il y avait dans les autres ministères des hauts fonctionnaires, des techniciens qui savaient ce qu’était une industrie, qui connaissaient les filières, les produits. Depuis que le ministère de l’Industrie a été absorbé par Bercy, l’Etat s’est transformé en banquier d’affaires avec une vision purement financière des entreprises. En outre l’Etat n’a plus les moyens d’anticiper. Il n’agit plus qu’en pompier avec une approche comptable et politicienne de l’industrie.
La direction de ST Micro va supprimer sa division DPG qui fabriquait des puces. Plus de 1 500 licenciements dont près de 500 en France et l’usine Crooles II de Grenoble est menacée. L’ancien maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, ainsi qu’une partie des élus locaux s’en étaient inquiétés auprès de François Hollande qui leur avait répondu… que le dossier resterait suspendu jusqu’aux régionales. Celles-ci passées… on ferme et Bercy a refusé d’examiner des solutions alternatives pour préserver l’activité de cette division qui est pourtant hautement stratégique. Altis avait pourtant proposé de reprendre une partie des activités menacées pour créer un pôle de composants souverains.L’indépendance de la France se joue-t-elle aussi sur le plan industriel ?
Nous sommes de plus en plus dépendants en matière de composants électroniques dits de souveraineté. A chaque fois que nous vendons un Rafale à l’exportation, nous sommes obligés d’envoyer une délégation aux services de défense américains pour obtenir l’autorisation. Il y a en effet quelques composants du Rafale fabriqués par les Américains. Ils se sont arrogé le pouvoir de délivrer ou non cette autorisation, au nom des normes ITAR. Ainsi, ils ont bloqué l’exportation de satellites français à la Chine. Il serait impératif que la France reconstitue une capacité de fabrication des composants de souveraineté, notamment ceux qui équipent nos systèmes d’armements. On pouvait le faire à partir de STM. Le ministère de la Défense y était favorable. Mais comme Bercy a refusé d’étudier le dossier, rien n’a été fait.
Cette nouvelle génération de hauts fonctionnaires et d’énarques ne s’intéresse pas à la politique industrielle. Ils n’ont aucune idée de la notion d’intérêt national. Ils ont été biberonnés au lait de l’atlantisme. Pourquoi vouloir l’indépendance en matière de haute technologie ? Autant s’en remettre aux Américains…Dans une interview du 3 février au Figaro, le ministre de l’Economie a pourtant plaidé pour un Etat stratège…
Emmanuel Macron définit l’Etat comme ne devant être ni « un actionnaire imprévisible et arbitraire, ni un actionnaire interventionniste et brutal, ni un actionnaire complaisant dont le rôle se bornerait à nommer des copains à la tête des entreprises. » Mais que ne l’a-t-il fait quand il s’est agit de reconduire Philippe Crouzet à la tête de Vallourec… Que ne l’a t-il fait sur le dossier Alstom ? Que ne le fait-il sur le dossier ST Microelectronics ? Vanter les mérites du numérique et des start-ups est bien. Faire en sorte que nos savoir-faire, nos brevets, nos hommes, qui ont permis à notre pays d’être leader dans bien des technologies, ne soient pas bradés, serait encore mieux.
Toutes ces erreurs de management, cette absence de vision stratégique par l’Etat se sont traduits par des centaines de milliers de suppressions d’emplois qualifiés, par des déficits commerciaux abyssaux, par une perte de substance de notre pays.
S’imaginer que l’on va s’en sortir et résorber le chômage de masse grâce aux emplois aidés, au tourisme (en recul avec les attentats) et aux services aux personnes est une vue de l’esprit. A moins que ces élites n’aient intériorisé notre déclin.Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eléonore de Vulpillières (Causeur, 9 février 2016)